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Comprendre les troubles du sommeil des enfants

Avoir un enfant qui dort mal est une situation que je connais très, très bien ! Je l’ai vécu pendant de très longues années à titre personnel.

A l’époque, bien qu'étant puéricultrice, je me suis trouvée très démunie face à ce problème. Il me manquait des notions qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement du sommeil et donc des pistes pour agir.

Et puis, j'aurais aimé savoir que la naturopathie pouvait m'aider...

Parce qu’honnêtement, cela fait partie des troubles pour lesquels la médecine conventionnelle ne peut pas grand-chose (hors problème de sommeil causé par un trouble d'ordre médical), mais qui a des conséquences sur l’enfant et sur tout son entourage proche.


Ce n’est donc un « petit » problème, et c’est à prendre très au sérieux.


Le sommeil est vital !


Dormir permet au corps de se reposer, se réparer, pendant que le cerveau reste actif pour traiter les informations reçues dans la journée, mémoriser et apprendre.


enfant qui dort

Chez les enfants, il permet :

- la croissance : pendant le sommeil, l’hormone de croissance est fabriquée, les stocks énergétiques, les cellules musculaires et osseuses sont reconstituées

- la maturation du système nerveux, nécessaire aux apprentissages psychomoteurs, à la mémorisation des connaissances, à la régulation des émotions

- la récupération de la fatigue psychologique , permettant de mieux réguler humeur et stress

- le développement de l’immunité



Quelques notions à connaître pour mieux comprendre...


L’organisation des phases de sommeil


Le sommeil se déroule en plusieurs phases dont l’organisation change avec l’âge.

Les 2 premiers mois, les cycles de sommeil sont courts (50 minutes) et débutent par une phase de sommeil agité avant de passer en sommeil calme. Attention de ne pas confondre le sommeil agité avec de l’éveil !


Ensuite, le sommeil agité est remplacé par le sommeil paradoxal ( le sommeil « des rêves ») qui débute le cycle.

A partir de 9 mois, l’ordre s’inverse, une phase de sommeil calme léger débute juste après l’endormissement puis plus profond avant de se poursuivre en sommeil paradoxal.  

L’ordre et les durées des différentes phases de sommeil changent, pour arriver à des cycles de 90 à 120 minutes, entre 3 et 10 ans, dont l'organisation est la même que pour les adultes après 6 ans.



L'organisation du sommeil selon l'âge


Entre chaque cycle de sommeil, a lieu un micro-réveil, un moment où le cerveau décide de nous réveiller ou de continuer à dormir.

Cette courte « interphase » permet au cerveau de vérifier que tout va bien, que l’environnement n’a pas changé, que le sommeil peut se poursuivre en toute sécurité.

Vous avez probablement déjà expérimenté cela : quand pas vraiment réveillé, vous vous apercevez que quelque chose a changé, par exemple, votre conjoint.e s’est levé.e et n’est donc plus à coté de vous comme lors de votre endormissement. Il est probable que cela vous réveille tout à fait, le temps de comprendre la situation et de vérifier que tout va bien.


Il se passe exactement la même chose pour votre enfant. Si lors de ce micro-réveil, il n’est plus dans les mêmes conditions qu’à son endormissement, parce que vous l’avez posé dans son lit endormi, ou que vous n’êtes plus en train de chanter ou simplement de respirer à coté de lui, ou qu’il n’a plus sa tétine dans la bouche, il ne pourra pas retourner vers le sommeil, sans avoir retrouver ces conditions qui le sécurisent, et lui sont nécessaires pour s’endormir.


Le cortisol et la mélatonine


L’éveil et le sommeil sont sous la dépendance, entre autres, de sécrétions biologiques, comme le cortisol et la mélatonine.

Le cortisol est l’hormone de l’éveil. Physiologiquement, sa sécrétion augmente le matin pour nous réveiller, puis, elle diminue au cours de la journée pour atteindre un taux bas le soir et permettre le sommeil (s’endormir et rester endormi) .

A l’inverse, la mélatonine est l’hormone du sommeil. Son taux dans le sang est très bas dans la journée, commence à s’élever au début de la nuit pour atteindre un maximum entre 1 et 4 heures du matin, avant de redescendre pour permettre le réveil. Sa sécrétion est directement influencée par la lumière qui arrive au niveau des yeux.



Pour que l’endormissement soit possible, il faut que le taux de mélatonine augmente tandis que le cortisol diminue. Cette régulation se met en place vers 4 semaines de vie.


Mais le niveau de cortisol est aussi influencé par le stress, puisque c’est une des hormones qui augmente pour permettre au corps de réagir à un danger potentiel.


Donc tous les évènements ou situations sources de stress pour l’enfant, augmentent le niveau de cortisol, rendant difficile, voir impossible le fait de s'endormir et de rester endormi.

Il peut s'agir de :

→ changement dans les habitudes de l’enfant (déménagement, naissance d’un autre enfant, changement du mode de garde ou début de l’école…)

→ énervement parental

→ conflits parentaux, disputes,

→ hyperstimulation

→ non respect du rythme de l’enfant, coucher trop tardif, fatigue importante.

 J’insiste sur ce dernier point : le manque de sommeil est une source de stress énorme pour l’enfant. D’où le cercle vicieux :


le cercle vicieux du manque de sommeil et du cortisol

Il est donc utile de connaître les besoins en sommeil des enfants en fonction de leur âge, pour s’en approcher. Vous pouvez les trouver ici, dans le tableau proposé par Caroline Ferriol sur son site https://www.feedodo.fr/.


Ce paragraphe n’est pas destiné à apporter de la culpabilité aux parents qui font du mieux qu’ils peuvent. Mais il est important d’avoir connaissance de ces facteurs quand on veut comprendre pourquoi un enfant dort mal et l’aider à retrouver le sommeil.


La spécificité de chaque enfant


Chaque enfant est différent, ce qui explique que le sommeil soit un problème pour certains et pas pour d’autres.

Des facteurs endogènes interviennent comme la maturation cérébrale, le patrimoine génétique, la vulnérabilité psychologique, les conséquences d’un stress prénatal et/ou néonatal...


Mais, ce qui est sûr, c’est que tous les enfants savent dormir, ils le faisaient déjà durant leur vie intra-utérine. Simplement, au moment de la naissance, puis tout au long de la vie, les conditions changent, l'enfant doit mettre en place de nouvelles stratégies qui lui permettent de traverser ses différentes phases de sommeil sans encombre.


Le rôle des parents n'est donc pas lui apprendre à dormir mais de l'aider à trouver ou retrouver les conditions favorables à un sommeil de qualité.


Ce sera le sujet d'un prochain article qui abordera les pistes à explorer et quelques actions à mettre en place pour améliorer le sommeil de votre enfant.

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