L'allaitement maternel fatigue-t-il ??? Réponse évidente pour certaines, nuancée par d'autres... Je vous livre mon point de vue de consultante en allaitement.
La fatigue des jeunes mamans n'est pas uniquement liée à l’allaitement, mais...
C'est une évidence : le post-partum est fatigant et les mamans qui n’allaitent pas sont fatiguées également !
La grossesse et l'accouchement sont des épreuves pour le corps qui a besoin de récupérer et cela ne se fait pas en quelques semaines !
Devenir maman, avoir des nuits entrecoupées, manquer de sommeil, faire face à de nouvelles responsabilités, se poser 10000 questions, assurer les tâches du quotidien, etc, fatiguent...
Et habituées aux relations sociales, aux activités multiples, les femmes ne vivent pas toujours bien cette période particulière du post-partum : envie de retrouver rapidement une vie sociale, recevoir les visiteurs, alors que physiologiquement, on a juste besoin de repos et de tranquillité.
Il est connu aujourd’hui que se reposer au maximum le premier mois, s’allonger le plus souvent possible, permet de récupérer beaucoup plus vite et d’éviter l’épuisement les mois suivants.
Dans de nombreux pays, la maman reste allongée, ne s’occupe « que » d’allaiter son bébé pendant les premières semaines, les autres femmes de la famille ou du village gérant le reste.
Chez nous, euh...comment dire…ça ne marche pas comme ça ! Les familles étant souvent dispersées un peu partout, les nouvelles mamans se retrouvent vite seules à tout gérer à la maison, dès que le papa reprend le travail (s’il l’a arrêté quelque temps...). L’allongement de la durée du congé de paternité est une bonne chose, permettant à la maman d’être secondée quelques semaines.
Et puis, à moins de prendre un congé parental, les mamans doivent retourner travailler avant d'avoir récupéré avec notre "congé" maternité beaucoup trop court...
L’allaitement peut majorer la fatigue car :
- il nécessite de suivre le rythme du bébé qui boit généralement plus souvent au sein qu’au biberon.
- les besoins nutritionnels pendant l’allaitement sont augmentés. I La lactation est une fonction prioritaire pour l'organisme, car il n’y a pas si longtemps, c’était une question de survie de l’espèce.
En cas d'apports nutritionnels insuffisants ou inadaptés, la fabrication du lait se fera, en puisant dans les réserves de la maman, entraînant ainsi déficits/carences et épuisement.
Tout cela fait que, des mamans épuisées, j'en ai vu beaucoup en consultation d'allaitement !
Comment être moins fatiguée pendant l’allaitement ?
1/ Si possible, éviter d’arriver à l’accouchement avec des déficits
L'idéal étant de les combler avant la grossesse et de les surveiller ensuite.
Soyez particulièrement vigilante à votre taux de fer : supplémentation adaptée à votre dosage sanguin, et dans une forme bien assimilée, respectueuse de la santé intestinale. Le but étant d'avoir une bonne réserve avant l'accouchement qui va considérablement puiser dedans.
2/ Avoir des apports nutritionnels suffisants
Ce qui nécessite de manger de vrais repas plusieurs fois par jour. Surgelés, anticipation (avec congélation de petits plats avant l’accouchement), aide des proches pour la préparation de plats…
3/ Supplémentation en vitamines et minéraux
Cela aide ! Vous pouvez reprendre votre complément grossesse
4/ Dormir dès que c’est possible ! Même 10 minutes !
Les nuits étant entrecoupées, des siestes pendant que le bébé dort sont indispensables. Cela implique de revoir ses priorités et faire un petit somme plutôt que du ménage.
Une bonne nouvelle : pendant l’allaitement, la structure du sommeil est modifiée sous l’action de la prolactine : la part de sommeil profond est augmentée pour faciliter la récupération.
Les mamans allaitantes plongent très vite en sommeil profond et en revienne très vite à la moindre sollicitation du bébé. Donc octroyez vous des micro-siestes !
5/ Se faire aider
Profitez de la période du congé de paternité pour définir une répartition des taches de chacun au sein du foyer, dans une organisation qui pourra être maintenue par la suite.
Et puis, si vous recevez des visites, qui viennent faire connaissance avec votre bébé, suggérez leur d’apporter un bon petit plat plutôt qu’un énième doudou… C’est moins mignon mais plus utile !
6/ Les plantes qui peuvent aider
- l’ortie et la prêle qui sont très minéralisantes : 1 cuillère à soupe par tasse, 2 tasses par jour maximum.
- la camomille matricaire est apaisante, intéressante pour son coté cocooning. Elle peut aussi soulager les petites douleurs digestives du bébé (via le lait maternel).
Quand vous consommez des infusions de plantes durant l’allaitement, gardez à l’esprit qu’elles peuvent avoir un effet sur votre enfant. Donc soyez attentive à son comportement.
Voilà, j'espère que ces quelques conseils vous aideront. Vous le voyez, la plupart d'entre eux ne sont pas spécifiques à l'allaitement. Celui ci nécessite juste d'apporter une attention supplémentaire à certains points, essentiellement sur les apports nutritionnels spécifiques. Cela fera l'objet d'un prochain article.
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